II- Une adaptation incomplète

A- Une volonté d'égalité et lutte contre les inégalités

Le racisme et le sexisme sont toujours présents de nos jours mais sont combattus. En effet un mouvement anti-sexiste et anti-raciste s'est développé pour lutter contre ses inégalités à la fois dans la publicité et en général par de nombreuses associations ou manifestations. La publicité est un autre moyen pour lutter contre ces inégalités car elle touche un public très large. il existe donc des campagnes publicitaires luttant contre le sexisme telle que celle de la RATP en partenariat avec le Laboratoire de l'égalité parue en 2012 : Image 

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Source : http://www.ratp.fr/fr/ratp/r_60872/un-pacte-pour-promouvoir-l-egalite-entre-les-femmes-et-les-hommes/

 

Il existe aussi des campagnes publicitaires contre le racisme notamment dans le football faites par exemple par la marque de sport Nike ou des associations:

Publicité Nike, source:www.culturepub.fr

Publicité M&C Saatchi, source : www.culturepub.fr

Traduction:

Très chers amis blancs je vais vous dire deux ou trois choses :

Quand je suis né, j'étais noir

Quand j'ai grandi, je suis resté noir

Quand j'ai froid, je suis noir

Quand je vais au soleil, je suis noir

Quand j'ai peur, je suis noir

Quand j’ai mal, je suis noir

Et une fois mort je suis toujours noir.

Vous chers amis blancs,

Quand vous naissez vous êtes roses

Quand vous grandissez vous êtes blancs

Quand vous avez froid vous êtes bleus

Quand vous allez au soleil vous êtes rouges

Quand vous avez peur vous êtes jaunes

Quand vous avez mal vous êtes  verts

Et une fois morts vous êtes gris  

Et vous avez le culot de me dire que je suis un homme de couleur ?

 

B- La vérification de la publicité

Pour empêcher différents écarts racistes et sexistes dans la publicité, toujours présents malgré une évolution de la vision de la femme et des populations noires, des organismes tels que le Bureau de Vérification de la Publicité qui est un organisme public, ont un rôle de vérification de la publicité et peuvent aussi empêcher la diffusion d'une campagne.

Le Bureau de Vérification de la Publicité, maintenant connu sous le nom de Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) est un organisme d'autodiscipline indépendant des pouvoirs publics, créé en 1935, c'est une association interprofessionnelle majoritairement composée d'annonceurs d'agences publicitaires, de support et d'associations professionnelles qui s'est fixé quatre missions:

- concevoir avec les différents acteurs de la publicité la déontologie c'est-à-dire les différentes règles et devoirs qui régissent la création de publicités, en plus des lois qui la réglement déjà,

- assurer l'examen systématique de la production publicitaire télévisuelle dans son intégralité avant sa diffusion,

- conseiller les agences publicitaires avant l'insertion d'une publicité,

- veiller au respect des règles déontologiques,

L'ARPP peut demander le retrait d'une campagne ou sa modification.                                                                                                                                             

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Schéma des procédures de l'ARPP                                                                                                                                                            

Source : http://www.clcv.org/Le-bureau-de-v%C3%A9rification-de-la-publicit%C3%A9.4138.0.html

Ainsi l'ARPP a pour but de "mener une action en faveur d'une publicité loyale, véridique et saine, dans l'intérêt des professionnels de la publicité, des consommateurs et du public" comme le dit son directeur François d'Aubert. De cette façon il a interdit entre autres deux publicités considérées comme sexistes : une publicité pour des chaussures Weston et la publicité "j'ai envie d'un pull" de La City.

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Publicité Weston, source :AD's Time

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Publicité La City, source : http://www.blogg.org/blog-86302-billet-c__la_discrimination_par_la_publicite_ou_le_vol_de_l_image-1156841.html

 

En revanche la publicité "Babette je la lie, je la fouette et parfois, elle passe à la casserole" n'a pas été interdite par le BVP, bien que consultée en 2001 et ayant soulevée de nombreuses réactions dans des associations féministes et même l'intervention de Nicole Péry, secrétaire d'Etat aux droits des femmes.

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Publicité Babette, source: www.lexpress.fr/actualite/economie

 

Il faut tout de même noter qu'en matière de publicité télévisée la situation est particulière car le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a aussi la possibilité de s'opposer à la diffusion d'un spot. 

 

C- Le racisme et le sexisme toujours présents

Les femmes sont toujours très présentes dans la publicité mais souvent à leurs dépens. Représentées comme quelque choses que l'on désir elles sont soit associées au produit pour une stratégie qui est de créer des besoins. Cette présence féminine permet d'accrocher le passant en insinuant toutes sortes de fantasmes. Soit elles illustrent le produit par exemple un aspirateur ou une voiture qui sont deux cas fréquents en France. Une passante est sensée s'identifier au mannequin de l'affiche. Cette illustration montre la femme comme un consommateur lambda mais elle est souvent stéréotypée. Dans les deux cas la publicité est réductrice pour les femmes et le sexisme est souvent trop utilisé pour vendre. En effet elles sont soit idéalisées soit diminuées étant représentées par des tops modèles ou des prostituées, leurs capacités intellectuelles sont généralement négligées ou alors les femmes sont réduites à être un objet du désir. Cette dimension (objet du désir) n'est pas présente aux origines de la publicité, la volonté de choquer n'existait pas car elle dérive des critiques grandissantes faites à la publicité sous toutes ses formes. Pour ce faire elle utilise  parodie des pratiques ou des caractéristiques socioculturelles afin d'accrocher les regards. Les publicitaires veulent seulement faire croire à un changement des mentalités et même montrer que la publicité est à l'origine de cette évolution comme le montre la publicité pour Magnum en 2001. 

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Publicité Miko, 2001, source : http://www0.hku.hk/french/dcmScreen/lang3033/lang3033_femmes_et_pub.htm

Mais cette adaptation ne parait pas flagrante pour le grand public dont, selon une enquête Ipsos, 55% des personnes interrogées trouvent que la publicité est dégradante et 65% des femmes interrogées partagent cet avis. Par ailleurs un nouveau type de sexisme est apparu dans la publicité pour les marques de luxe : le "porno-chic", ces publicités mettent en scène sadomasochisme, triolisme, voire zoophile. Les femmes sont souillées, avec des laisse ou en position de dominées. Ou alors des allusions à des coups sont faites et les femmes sont de plus en plus déshabillées. Selon Françoise Hernaez-Fourrier, directrice d'une étude sur l'image des femmes pour l'Institut Taylor Nelson, les marques de luxe ont mélangés "vision très cliché des femmes et transgréssion pour s'affirmer".

Le racisme dans la publicité reste présent malgré un contrôle beaucoup plus important que pour les femmes. En effet le racisme n'apparait pas comme tel mais se voit dans le fait que les Noirs sont typés : grand, musclé et ayant un rôle protecteur. Par ailleurs ils sont absents des publicités pour des voitures ou de l'électroménager alors qu'ils sont beaucoup plus présents dans celles pour de la nourriture et du tourisme. De plus même si les couples mixtes font leur apparition dans la publicité, ils répondent plus à un fantasme masculin qu'à un réalité sociale.